Le skipper

Le navigateur
Régis Lesage. Skipper dans une association entre 1977 et 1985, j'ai beaucoup navigué à cette époque sur Flot 32, Brise de Mer 38 et bien d'autres bateaux de location. Puis, las de la croisière "express", et pour causes familiales, je n'ai pas poursuivi mon rêve de mer, jusqu'à ce qu'en 2007, avec la retraite en perspective, j'achète un Trisbal 36, cotre en aluminium à deux dérives. Il est basé à Carentan (Manche).
_{Ci-contre, photo de 1983 sur Flot 32 en mer d'Irlande. Cliquer pour agrandir:}

_{Le même en Irlande 25 ans plus tard sur Jaoul.}

_{En Ecosse en 2013.}

L'écrivain
Pour tromper la longue attente du grossissement du pécule nécessaire pour acheter le bateau, j'ai écrit un livre, "Jaoul avant le grand départ", puis un autre, "L'ours des dieux n'est pas attentionné". Et ensuite, quelques récits de navigation.

Le photographe
Un jour de novembre à Barfleur, laissant Jaoul à quai, je suis parti dans la ville que je connaissais déjà sans parvenir à y trouver un intérêt alors que je sais le paysage beau. J'étais face à mon ennui, comme ça m'arrive souvent quand je suis seul. Je suis retourné au bateau prendre mon appareil photo. Et tout a changé.
La simple présence de l'appareil me fait voir des choses que je ne vois pas d'ordinaire : les couleurs, les lumières, les rapports entre les formes. J'accède d'un coup à la profondeur des choses. Ca devient vivant, intéressant et pourtant, je n'en suis pas à mitrailler. Non, mon oeil change. Je n'ai plus l'oeil du touriste blasé, mais celui du photographe.
Je sors rarement sans mon appareil-photo, surtout quand je suis seul.
Depuis longtemps, j'aime la photographie. C'est avec gourmandise et envie que je tourne les pages des livres de photos d'Henri Cartier-Bresson, de Willy Ronis ou de Raymond Depardon...

Le rêveur
Comme on dit "hôte" aussi bien pour celui qui accueille que celui qui est accueilli, je dis "rêveur" pour celui qui fait des rêves comme pour celui qui accueille le rêve des autres. Je cherchais des réponses à mon désarroi devant la vie, devant le monde et celles que j'obtenais ne collaient jamais à la réalité que je vivais. C'était souvent moralisant, simpliste ou reflétant trop les phantasmes des uns et des autres, pour m'être d'une quelconque utilité. Alors je me suis tourné vers le rêve et là j'ai obtenu des réponses. Même si c'est parfois déroutant, long et fastidieux, j'ai appris à interpréter mes rêves et j'ai pu, par la suite, en aider d'autres sur ce chemin.