Bréhat, les Scilly , l'Espagne et le Portugal.

De Carentan à Bréhat


Mercredi 8 juin 2016, 11h15

    Nous passons enfin, Armelle et moi, l'écluse de Carentan après des journées de préparation du bateau et d'avitaillement.
      
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    Le soir nous arrivons à Omonville-la-Rogue dans le brouillard. Il y a quelques années, avant l'invention du GPS, un tel atterrissage n'aurait pas été possible.
    Notre destination première est les ïles Scilly. Mais Armelle doit passer chez elle à Bréhat pour y retirer sa nouvelle carte bancaire. Donc, nous cinglons vers Bréhat. 
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Jeudi 9 juin

  Départ à 3h50 pour Bréhat. Arrêt à Serq (Dixcart bay) pour cause d'arrivée trop tardive nous sommes obligés de laisser passer la marée contraire.

  21h. Au vent  des Roches Douvres le vent nous lâche et nous démarrons le moteur. Pas d'eau à l'échappement.
  Consternation !
  Je redémonte la tuyauterie et vérifie l'arrivée de l'eau de mer à chaque segment du circuit.
  La nuit s'avance.


Vendredi 10 juin

  1 heure du matin, fin des travaux.
  Aucune amélioration.
  Il est inenvisageable d'entrer dans l'archipel de nuit sans moteur. Nous mettons en panne (cape sèche) et nous nous laissons dériver.

Dérive de 10 milles dans l'ouest
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  Nous embouquons le passage entre Bréhat et le plateau des Echaudés. Il faut trouver impérativement un haut fond pour mouiller.
  Nous mouillons sur le plateau est de Bréhat par 20m de fond.
  Redémontage de la tuyauterie de refroidissement.
  Le mouillage tient et l'ancre est oringuée.

  A la renverse, nous levons l'ancre et tentons de gagner le Ferlas à la voile. Peine perdue, le courant est trop fort et le vent trop faible. Nous remouillons, mais cette fois-ci avec le mouillage léger. Ancre alu, 5 mètres de chaîne et 50m de câblot.  Bien plus facile à relever et plus souple dans le courant.
  Puis une dernière idée, la toute dernière.
  Le couvercle de la pompe à eau de mer paraît usé par le frottement de la roue à aubes. Par chance ce couvercle symétrique peut se retourner. Je le fais et miracle !
  L'eau crache de nouveau à l'échappement. Nous pouvons désormais envisager avec soulagement d'aller mouiller en lieu sûr...

...devant la plage du Gerzido
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    Le Ferlas, chenal entre l'île de Bréhat et le "continent", voit naviguer de belles répliques de navires anciens. Ici le sardinier Eulalie remonte en tirant des bords.
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Du samedi 11 jusqu'au vendredi 17 juin.

  Armelle retrouve sa maison, sa famille et ses amis de l'île.

La maison d'Armelle
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Puis, devant l'inconfort du clapot dans le Ferlas, et malgré la vase de l'anse, nous décidons d'aller échouer à la Corderie, plus proche de sa maison.
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    Ce n'est qu'aujourd'hui vendredi qu'Armelle peut enfin disposer de sa carte bleue essentielle pour pouvoir acheter à l'étranger.
    Demain samedi 18 juin nous levons l'ancre pour les Scilly.
 
   
Durant cette attente nous avons soigné nos petits déjeuners.

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Notre trace autour de Bréhat



Samedi 18 juin

  Lever 5h30 pour partir au plain une heure plus tard.
  7h, les béquilles sont rentrées, le moteur tourne. Je remonte l'ancre au guindeau tandis qu'Armelle défait le bout d'amarrage à un coffre qui s'est entortillé autour de la chaîne. Une fois libre, il viendra s'entortiller de nouveau autour de l'hélice faisant caler le moteur.
  Voici notre départ compromis, Jaoul est amarré à présent par son hélice.
  A marée basse, nous pataugeons dans la vase pour détortiller le bout qui nous a empêché de quitter la Corderie, et placer l'ancre dans une position plus favorable pour déraper demain matin.






Les îles Scilly


Dimanche 19 juin, 7h30.

    Ca y est, nous partons enfin de Bréhat avec une météorologie plus intéressante que la veille. Le vent est orienté sud-ouest et se maintiendra ainsi durant 24 heures.
    C'est au près bâbord amure avec deux ris et le génois roulé au 2/3 que nous passons le chenal de la Moisie, ce qui permet d'éviter de contourner les Sirlots.



Lundi 20 juin, 13h30.

  Nous sommes bien contents d'arriver aux Scilly après 29 heures de près serré dans une mer cahoteuse. Le vent de suroît soufflait 6 beaufort presque en permanence et la mer, pire qu'une route défoncée,  a mené la vie dure au bateau. Au sommet de la vague qui se dérobait ensuite, Jaoul retombait au creux de la suivante avec un épouvantable fracas qui me faisait craindre pour la mâture.
  Nous ne pouvions abattre pour avoir une vie plus paisible à bord car nous ne serions jamais parvenus aux Îles Scilly. Et cette fenêtre favorable s'est refermée ensuite pour un bon bout de temps. Donc, malgré l'inconfort nous avons profité de la meilleure route, la plus courte.

  La route s'est effectuée au même cap, barre amarrée, durant 29 heures. Les sinuosités de la trace sont dues au courants de marées.
    
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    Nous avons mouillé à St Agnes dans the Cove sous un beau soleil et une brise finissante, mais après réflexion et surtout à cause du roulis important et importun, nous avons gagné Porth Cressa sur St Mary's.

 
    

 
Notre première visite à St Mary's fût pour le célèbre bar the Mermaid.
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Le port de St Mary's au soir tombant.
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Départ d'une launch, chaloupe à passagers typique servant de navette entre les îles.
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  Après deux jours passés au mouillage à St Mary's (Porth Cressa), Armelle est impatiente d'aller à la pêche au bouquet car on arrive au plus fort de la vive eau.



Mercredi 22 juin, à 18 heures, heure française

  Nous partons mouiller à Green bay, île de Bryher, le meilleur abri des Scilly mais seulement pour les bateaux capables d'échouer.


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Green bay à la tombée de la nuit
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Depuis notre mouillage, nous voyons courir des gigs.
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  Le Cornish Gig est un bateau à rames à six rameurs, construit en feuilles étroites de bois d'orme, de 32 pieds (9,8 m) de long avec une largeur de quatre pieds dix pouces.

  Il est connu comme l'un des premiers canots de sauvetage à terre qui sont allés au secours des navires en détresse, avec des sauvetages enregistrés remontant jusqu'à la fin du 17ème siècle.

  Le but initial du Cornish Gig était d'être un bateau de travail général, et l'engin était utilisé pour porter des pilotes à bord des navires entrant en Manche. A l'époque, le but de la course était à arriver le premier pour déposer son pilote à bord du navire (souvent ceux sur le point d'échouer sur les rochers) et d'obtenir le travail de pilotage, et par conséquent le paiement.
  Aujourd'hui, les Gigs sont utilisés principalement pour le sport, avec près de 100 clubs à travers le monde. La concentration principale est dans les Cornouailles et les îles Scilly, cependant des clubs existent dans le Somerset, Devon, Dorset, Pays de Galles et à Londres.    Sur le plan international, il y a des clubs en France, aux Pays-Bas, aux îles Féroé, en Australie, aux Bermudes et aux Etats-Unis.



  Voici les Scilly sous un aspect plus sombre, quand en France on les appellait les Sorlingues et que venaient s'éventrer sur ses rochers les navires à voiles peu manoeuvrants qui embouquaient la Manche en tirant des bords dans le mauvais temps.
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Maisons sur la côte ouest de Bryher.
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  Un coup d'annexe et nous voici traversant le new Grimsby sound pour visiter Tresco. Le retour est moins évident quand par force 6 on cherche à ne pas se faire tremper par le clapot.   
  Notre première visite est pour le New Inn qui a une émission WIFI qu'on peut capter sans clé d'accès depuis Bryher. Mais c'est surtout pour son délicieux fish and chips que nous sommes là.
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Parfois, au dessert une grive s'invite...
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... d'autres oiseaux se promènent en famille sans crainte, telle cette perdrix avec ses petits.
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Une maison sur le chemin
entre new Grismby sound et old Grimsby sound.
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Old Grimsby où Jaoul a mouillé en 2007 et 2012.
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New Grismby sound et la tour Cromwell.
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Un touriste en visite à Tresco.
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Une touriste en visite à Tresco.


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Et quand on ne veut pas manger le pain éponge des anglais, on s'y colle à la boulange !
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Les Scilly (fin)


Samedi 2 juillet 2016

  Le vent d'ouest qui souffle frais se calme et passe au sud ouest en mollissant. Nous pouvons enfin quitter notre abri sûr de Green-bay dès qu'on flottera et envisager de visiter l'île de St Agnes, petite et charmante.
  Cette île dispose de deux anses opposées séparées par un ishme qui est submergé durant deux heures à marée haute de vives eaux.
  Nous irons d'abord tâter celle du nord Porth Conger qui s'avérera impraticable pour nous réfugier dans celle du sud the Cove plus abritée ce jour là, mais qui laisse tout de même entrer une houle désagréable.

  Les jours suivants promettent du beau temps, le temps de visiter St Agnes puis de nous élancer vers l'Espagne et le Portugal.

  Oui, ça s'est décidé sur la plage de Bryher lorsque le téléchargement des fichiers grib (fichiers de prévisions météorologiques montrant sur huit jours une carte où des flèches figurent l'orientation des vents, et le nombre des pennes leur force).

  Nous avons longuement hésité entre l'Irlande et la péninsule Ibérique. C'est donc l'Espagne et le Portugal qui l'ont emporté grâce à notre envie de chaleur et de soleil.

    Mais, à présent visitons St Agnes !


The Cove notre mouillage
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La Turkhead inn, taverne qui donne sur le débarcadère de Porth Conger
On y mange un excellent fish and chips et on y boit de la bonne bière dans une ambiance de vieille marine.
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Une launch vue à travers la fenêtre de la taverne.
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Une maison sur le chemin...
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"Quand, revêtus de leur corps de verre, les morts remonteront les degrés de ce monde..." (Lanza del Vasto)
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Le phare de l'île dans l'église de St Agnes.
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Le sillage de Jaoul aux Scilly
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Lundi 4 juillet 2016.

  Midi. Nous levons l'ancre, non sans difficulté, parce que la chaîne s'est coincée sous un bloc de pierre au fond de l'eau, et nous nous élançons sur le vaste océan pour une traite d'au moins... 860 milles. Mais seulement si les vents nous poussent sans faillir durant une semaine. J'aimerais bien retourner dans la ria Formosa en Algarve et mouiller devant l'île de Culatra (voir croisière de l'année 2014) qui m'a tant plu et montrer ce paysage à Armelle.

  Le vent prend tout de suite dans les voiles et c'est le bon-plein puis un près serré puis de nouveau un bon plein qui dure la nuit cap au 196°, un cap qui restera le même durant la traversée du golfe de Gascogne.

  Sitôt les voiles établies, Armelle déroule son fil de traîne pour ne pas louper le premier poisson.

  C'est à 17 heures qu'elle ramènera sa première prise : un jeune fou de Bassan qui a pris la cuillère argentée pour un vrai poisson.
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  Nous le hissons à bord et lui cachons les yeux avec un chiffon pour ne pas qu'il s'agite. L'hameçon lui traverse la partie inférieure du bec. Une pince pour couper l'ardillon et la bête est sauvée. Elle repart à l'a mer non sans nous avoir laissé un cadeau : une jolie fiente.
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    A partir de mardi après-midi, la fin du plateau continental et le début des abysses, nous ne verrons plus d'oiseaux avant de toucher les côtes espagnoles.
   


Mardi 5 juillet

  La pétole s'installe. Une alternance de brise  qui pousse Jaoul au maximum de 5 noeuds et de calme qui le laisse, voiles battantes et gréement cliquetant avant qu'on prenne la décision de démarrer le moteur.



Mercredi 6 juillet

  Neuf heures du matin, le souffle d'une baleine, un cachalot probablement, s'élève  en panache à 3 mètres de hauteur non loin de là. Je saute sur l'appareil photo. Je ne parviens à saisir qu'un peu de son dos.
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Vendredi 8 juillet

  La nuit de jeudi à vendredi s'est passée dans la plus grande calmasse... au moteur.
  Puis l'approche de la côte, les cargos, les pêcheurs... et Armelle qui s'inquiète d'une collision éventuelle.

Cliquez ici pour voir la vidéo "Armelle et les cargos"


  Puis la côte au petit matin.
  Oui, nous avons renoncé au sud du Portugal. Trop loin pour  le vent qu'il y a, trop de temps au retour pour remonter l'alizé Portugais qui souffle du nord toute la saison.
  Nous allons explorer la Galice et pour commencer, nous allons rendre visite à Aléane qui est ancré depuis trois semaine à Lage (Laxe).

  Aléane est parti de Carentan en mai avec Jean dit le Suisse et Armelle dite Armélita, la petite Armelle, pour la distinguer de mon équipière actuelle qui s'appelle aussi Armelle.

  Au moment d'affaler la grand-voile, quand je lève la tête je suis pris d'une grande angoisse. C'est la catastrophe ! Tous les chariots qui guident et maintiennent la grand-voile contre le mât sont cassés. La grand-voile est devenue inutilisable. La pétole a eu raison de ma grand-voile toute neuve.
  J'en veux au voilier d'avoir utilisé du matériel si peu solide... de la camelote. 

  Je réfléchis à comment résoudre ce problème... Continuer le voyage avec la suédoise, une voile de rechange creuse et sans rond de chute.


  Laxe approche et le voilier jaune, au petit matin, est bien là sur fond d'habitations à la douteuse architecture espagnole...

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La route jusqu'en Galice
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  Lage, Laxe en galicien, est le lieu où Jean le Suisse, lors de son périple précédent avec son voilier "Searing", a eu maille à partir avec des pêcheurs chasseurs de primes qui ont remorqué abusivement son voilier.
  Jean a du être assigné à résidence durant dix mois à cause du procès que lui ont intenté les pêcheurs pour non paiement de prime. Grâce à des gens qui l'ont soutenu, il a pu suivre et gagner son procès.

  Après les retrouvailles avec Jean et Armélita, nous allons à terre. Jean est connu dans le pays pour sa mésaventure. Parmi les gens qui  l'ont soutenu, il y a des Espagnols francophones, des émigrés en France ou en Suisse qui sont rentrés au pays une fois la retraite venue.
  Jean nous introduit chez Sousso et Elsa, un couple de retraités atypiques et chaleureux. Nous passons un bon moment tous ensemble autour d'une  table bien fournie.
  Nous rions...

  Puis Miguel, un entrepreneur espagnol en France, exploitant d'ardoiseries et négociant en ardoises, à la retraite. Je l'interroge sur l'Espagne, sur la France. Il préfère la France pour le travail, l'organisation, l'éducation, la culture et l'Espagne pour l'esprit de famille, la désinvolture.

  Une première journée bien remplie. L'Espagne se révèle à nous par ses habitants. L'essence même du voyage c'est la rencontre.



Samedi 9 juillet

  Tandis qu'Armelle est à terre pour flâner dans le pays, je reste au bateau pour trier et présenter mes photos, et enfin rédiger le texte qui raconte cette histoire sur ce site. Demain, j'irais à terre pour mettre en ligne ces quelques pages. Dans un café qui a la WIFI.



La Galice



Lundi 11 juillet, Laxe

  Miguel, et sa femme Marie-Louise, nous invitent ce soir au restaurant à déguster ce dont Miguel raffole, des pouce-pieds (percebes) et des étrilles.
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Cliquez pour agrandir l'image  Armelle est aux anges, moi pas.
  Mais je ne veux pas mourir idiot, comme je n'ai jamais goûté le pouce-pied, je m'y colle...
  Pas terrible. J'ai l'impression de manger un morceau de caoutchouc  imbibé d'eau de mer iodée.

  Je traîne.
  Miguel fait la course. C'est à celui qui en mangera le plus. Il exhorte les autres convives à se dépêcher car il va tout manger.
  Je fais mine d'entrer dans la compétition, mais je traîne encore plus...

  Car derrière, il y a le plat d'étrilles.
  Si le pouce-pied n'est pas fameux, au moins il se décortique assez bien. Tandis que  l'étrille, elle, que va-t'il en rester une fois que je l'aurais écartelée, puis  concassée ?
  Un tas d'épluchures dont je n'aurais  rien pu extraire...
Cliquez pour agrandir l'image  Et je triture l'étrille.
  Armelle vient à mon secours, mais rien n'y fait, le tas d'épluchures monte dans mon assiette sans que les miettes de chair que je réussis à extraire quand-même, soient suffisantes pour me rassasier et  surtout pour me donner le goût de poursuivre ce pénible travail pour un si faible résultat.
 
  Impatient, je lorgne la tortilla.
  Les débris d'étrilles foisonnent dans les assiettes. On  le sentiment qu'après le repas, on en a bien plus qu'au début. Si une assiette vide est le signe d'un rassasiement et du plaisir d'avoir mangé, ici ce n'est pas le cas. S'ils se réjouissent, on se demande pourquoi. Sans doute le plaisir était-t'il de faire le plus de déblais possible avec ces pauvres bêtes, de montrer qu'on a le plus gros monticule de la tablée.
  Après tout, pourquoi pas ! Mais si  c'est un jeu, j'aurais voulu en connaître la règle au départ. J'aurais été rapide à bousiller les étrilles pour avoir le tas le plus conséquent et surtout le droit de passer enfin à table avec la tortilla.

  La tortilla enfin.
  Froide, elle ne passe pas. Les pouce-pieds indigestes, le temps perdu à réduire les étrilles, ont fait leur ravage. Ils m'ont mis l'estomac en état de refus. 



Mardi 12 juillet, St Jacques de Compostelle.

  Jean, les deux Armelle et moi, partons visiter Santiago de Compostela. Miguel nous a prêté sa voiture.
  J'ai mal au ventre.
  Pas digéré les pouce-pieds.
  La Galice est vallonnée, voire montagneuse. Sur les collines, des pins noirs emblavés d'eucalyptus bleus, dans les vallées des torrents, des villages anciens eux aussi emblavés de la mauvaises pousse de bâtiments trop vite construits ou bien inachevés, définitivement inachevés.

  Saint Jacques de Compostelle, la cathédrale au style baroque espagnol immense.  Immense aussi son parvis ceinturés de palais du même style où déambulent touristes, pèlerins vrais ou de dernière minute, curieux ou dévots.


Pour avoir mon Dieu propice, chant du XVIIe siècle, première strophe :

Pour avoir mon Dieu propice
Fis vœu d'aller en Galice,
Voir le saint Jacques le Grand
J'entreprins cest exercice
Non pas comme un fainéant


Voici un apercu de l'album photos sur St Jacques de Compostelle. Pour accéder à l'album cliquer sur le bouton [:::] ci-dessous.
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Mercredi 13 juillet, Laxe

    Les pouce-pieds ont fini par être expulsés. Ce qui permet d'envisager aujourd'hui une belle promenade à pieds.
    Après Santiago, nous visitons Laxe et ses environs.
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Une des quelques rues restées intactes après le boom immobilier
destructeur de paysages.
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Mélange architectural
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Jeudi 13 et vendredi 14 juillet, Laxe.

  Le temps est à la réparation de fortune de mes coulisseaux-chariots de latte de grand-voile dont voici les morceaux disloqués :
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Samedi 16  juillet

  Elsa nous prête sa voiture et nous partons, Jean les deux Armelle, Sousso et moi à Camarinas pour assister à la procession des bateaux de pêche qui vont déposer en mer une couronne de fleurs à la mémoire des péris en mer.
  Sousso, impatient, nous fait forcer l'allure.
 

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  La fête de la mer s'accompagne d'une fête foraine que nous visitons. De gauche à droite: Armelle, Jésus dit "Sousso", Jean et Armélita qui est penchée en train d'essayer des espadrilles.
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    Ensuite, Sousso nous invite chez sa mère qui habite Camarinas. Elle est femme de pêcheur. Pêcheur, Sousso l'était avec son père avant d'émigrer en Suisse dans les années 70.
  Et nous faisons connaissance aussi de sa soeur et de son beau-frère, émigrés en Suisse, venus passer leurs vacances en Espagne.


  De retour à Laxe, nous allons prendre congé de nos amis, Elsa, Sousso, Miguel et Marie-Louise qui nous ont si bien accueillis.

  Puis nous disons au revoir  à nos copains de Carentan, Jean et Armélita sur Aléane, nous promettant de nous rencontrer de nouveau au retour en remontant la côte Ibérique.



Dimanche 17 juillet

  Nous levons l'ancre à midi. Nous sortons de la baie, voiles bien gonflées sous les saluts de Miguel sur la jetée. Passé le cap qui ferme la baie, le vent tombe.
  C'est au moteur que nous doublons le "Cabo Villano" (le cap vilain), de mauvaise réputation. Nous sommes sur la sinistre mais si belle Costa de la Muerte.
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  Voile jusqu'à la ria de Camarinas.
  Petit temps.

  Nous mouillons dans la ria le long de la rive opposée à celle du port de Camarinas.
  Une rive boisée qui alterne rochers et plages de sable, près de l'embouchure du rio de Ponte da Porto que nous remonterons en annexe demain.

Camarinas


Lundi 18 juillet

  La nuit a été difficile. Les sons, le bruit plutôt, de la fête à 1km d'ici nous parvenaient comme si nous y étions... Ca ne s'arrête que vers six heures du matin. Les tampons d'oreilles m'ont permis de dormir.
  Je soulève ici un grave problème de société. Quand la musique censée apaiser les coeurs, agresse l'oreille douloureusement au risque de devenir sourd ou pour le moins de provoquer  des acouphènes.
  Quand j'ai vu arriver trois semi-remorques bourrés de haut-parleurs qui forment des murs de trois mètres de haut autour d'une scène, je n'ai pas été surpris.
  Pourquoi une telle inflation du bruit, une telle démesure ?

  Au matin, l'annexe est à l'eau et nous partons remonter le rio jusqu'à Ponte da Porto. Soit 3kms.

  Après le pont qui franchit le rio, il devient torentueux, coule entre des rochers et cascade un peu plus haut. L'eau y est si douce et si agréablement fraîche que nous ne résistons pas au plaisir de nous baigner.
  Le soleil filtre à travers les feuillages penchés sur l'eau cristalline; ils nous cache à la vue de la ville proche.
    
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J'ai relaté sur ce site cette excursion que j'ai déjà  faite il y a deux ans avec Armélita. Cette fois-ci, c'est avec une autre Armelle, la Bréhatine.
Voir ici, au paragraphe: La ria de Camarinas...
    En montant depuis le pont dans la ville de Ponte da porto, depuis la rive gauche du rio, on accède à de petits hameaux de campagne où règne une paix ensoleillée émaillée de petits bruits de la vie ordinaire qu'aucun moteur ni aucune précipitation ne vient troubler.
    Plus haut, on retrouve le rio et des enfants s'y baignent.

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En revenant au village, j'ai retrouvé l'âne que j'ai caressé, il y a deux ans...

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... et les horreos, ces fameux greniers typiques à la Galice.
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Mardi 19 juillet

  La fête est finie, nous pouvons donc envisager d'entrer à la marina de Camarinas pour avitailler facilement et, surtout, pour laver notre linge avec la machine à laver du port et refaire le plein d'eau et de gasoil.



Vendredi 22 juillet

  Nous quittons l'appontement vers 11h30 direction Porto.
  Une traite de 127 milles que nous faisons en 24 heures poussés par les alizés Portugais qui soufflent du nord parfois très fortement durant tout l'été.
  Grand-voile arisée et génois plein, parfois au vent arrière mais plus sûrement en tirant des bords au largue sous génois seul.

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Samedi 23 juillet

  Au moment de mettre le moteur pour entrer dans le port de Leixoes, la commande ne veut plus embrayer. Aussitôt, nous mouillons l'ancre devant la plage de Matosinhos.
  Impossible de réparer, le boitier de commande est scellé.
 
  Il vente fort du nord. Nous essayons une astuce. Je libère le câble d'embrayage du levier de commande, ainsi, Armelle assise derrière la cuvette des WC pourra enfoncer ou tirer le câble à ma demande tandis que je garde les gaz à ma disposition dans le cockpit. Trois crans: avant, stop, arrière.
  On fait un essai probant.
  On entre ainsi, face au vent.
  Chance ! Le ponton d'accueil est libre et dans le sens du vent.
  Nous accostons en douceur.

  Aussitôt, je commande un levier de rechange en Allemagne par Internet.
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Porto (marina de Leixoes)


    Cette escale a deux objectifs principaux et prévus :
      1) de permettre à Armelle de rencontrer un ami qui ne pouvait pas attendre son retour en Septembre et qui s'est proposé de lui faire visiter Porto.
      2) de revoir mon amie Madalena et son fils Afonso. Pour moi, la visite de Porto n'a pas d'importance puisque c'est la troisième fois que je viens ici.



Dimanche 24  juillet

    Le soir Armelle et moi invitons  Madalena et Afonso dans un restaurant proche du port.
  Madalena, une amie que j'ai connue à la communauté de l'Arche, il y a 29 ans, perdue de vue depuis 26 ans et retrouvée il y a deux ans lors de mon passage à Porto.
    Que de choses avons nous à nous dire, pour combler ce laps de temps, une vie en somme, nous qui ne nous sommes entrevus que peu de temps, il y a deux ans.
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  Les jours qui suivent, je reste au bateau dans l'attente de recevoir ma pièce de rechange, accueillant Madalena et Afonso à bord le soir, mettant à jour ce site tandis qu'Armelle part visiter la région avec un ami.
  
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Vendredi 29 juillet

  Je reçois enfin la poignée de commande moteur en fin de matinée et je la monte aussitôt. Retour d'Armelle au bateau après quatre jours à visiter Porto et la vallée du Douro.



Samedi 30 juillet

  Pour notre dernière entrevue avec Madalena nous allons manger au restaurant à Leça da Palmeira.

Au retour, sur le mur de la jetée du port, des étoiles de mer font un festin de moules.
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Dimanche 31 juillet

  Départ pour la ria d'Aveiro à 7 heures du matin. Mais comme le vent n'est pas assez fort pour nous pousser afin d'arriver dans l'estuaire à marée haute, nous nous aidons du moteur.

La ville de Barra et la digue sud à l'embouchure du rio Vouga (Foz do rio Vouga)
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La ria d'Aveiro - Sao Jacinto


    Vers 15h, nous laissons tomber l'ancre dans la baie de Sao Jacinto devant le village, dans 4m50 d'eau.
    Au mouillage, un bateau canadien que nous suivons depuis Camarinas, et deux français.
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  Puis nous embarquons dans l'annexe à la découverte de ce nouveau territoire fait de dunes et de marais.
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  Sao Jacinto avait, il y a peu, 1980,  un chantier naval qui employait 800 personnes. Il subsiste les ruines des bâtiments. C'est un village planté de rangées de petites maisons de villégiature occupées seulement l'été. Sa plage donne sur l'Atlantique, un littoral qui ressemble aux Landes en France.
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Les azulejos aux façades des maisons
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Un moliceiro, une barque traditionnelle
de la ria d'Aveiro
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La ria d'Aveiro


Mercredi 3 août.

  Départ de Sao Jacinto à 16 heures, soit deux heures avant le plein à Aveiro.
  Un port de commerce à l'embouchure, un port de pêche plus loin en terre.

Un vieux morutier d'autrefois, probablement reconverti en charter, rouille désoeuvré.
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Paysages de lagune
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  A 17h nous arrivons en vue du ponton d'AVELA, proche de la ville d'Aveiro. C'est le ponton privé de l'Assoçao Aveirense de Vela de Cruzeiro. Nous accostons avec un fort vent dans le nez. Priorité à l'amarrage de la proue. Mais, c'est sans compter sur un fort courant qui écarte rapidement la poupe du ponton. Armelle n'a pas eu le temps de faire un tour mort autour du taquet et semble prête à lâcher l'amarre arrière quand du renfort survient. Le bateau consent alors à venir à quai. 
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  Le ponton d'AVELA, un endroit peu fréquenté par les étrangers et pourtant. Un décor de Far-West sur fond de prairies désolées que donne à voir les abords d'une ville dont les activités industrielles ont disparu. L'accueil d'AVELA se fait dans des locaux industriels réhabilités. Mais quel accueil !

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  De 15h à20h, c'est ouvert. Un bar où la pinte de bière est à 90 cents, le verre de Porto à 80 cents, un salon avec télévision et une pile de revues de voile en français, un billard français, des tables et des chaises pour casser la croûte.
  Eau et électricité sur le ponton, WC douche et machine à laver le linge.
  Et une ambiance chaleureuse.
  Pour 15 euros par jour...
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La trace de Jaoul dans la ria d'Aveiro
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Aveiro


Jeudi 4 août.

  Le temps est bouché. Première journée de temps gris depuis notre arrivée en péninsule Ibérique. Il pluvine de temps à autre. Nous partons à pied, côtoyons un marais-salant et remontons un canal qui mène en ville.
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    Aveiro est souvent appelée "la petite Venise portugaise". Si des canaux parcourent la vieille ville, on est quand même assez loin de Venise.
    Les moliceiros sont des barques à voiles qui servaient autrefois à ramasser les algues dans la lagune pour fertiliser les terres. Elles pouvaient aussi transporter le sel.
    Présentement dépourvues de voiles et motorisée en hors-bord, elle servent à promener les touristes sur les canaux.

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  Nous cédons à l'envie de nous faire trimbaler à la découverte de la ville par ses canaux et nous embarquons en moliceiro pour une virée de 45 minutes.
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  Puis nous flânons dans la ville jusqu'au soir.

Voici un apercu de l'album photos sur quelques aspects de la ville d'Aveiro. Pour accéder à l'album cliquer sur le bouton [:::] ci-dessous.
Pour revenir dans le récit cliquer sur "Retour page précédente" de la page "Index".
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  Les décorations de ces moliceiros  sont de toute beauté. Cependant, les images pieuses cohabitent parfois sur le même bateau avec des images bien plus coquines.

Voici un apercu de l'album photos sur les barques typiques de la ria d'Aveiro. Pour accéder à l'album cliquer sur le bouton [:::] ci-dessous.
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Dimanche 7 août 2016.

    Nous partons avec le flot explorer une partie de la ria avec l'annexe, nous rentrons avec le jusant.

  C'est une ria occupée autrefois par des marais-salants qui sont pour la plupart abandonnés. Subsistent quelques cabanes de paludiers que les familles tâchent de faire durer avant que la mer ne les fassent basculer définitivement.

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Viana do Castelo


Lundi 8 août.

    Retour à Sao-Jacinto à l'entrée de la ria pour attendre une condition de vent favorable sinon pas contraire pour remonter vers le nord.
   
      L'observation des fichiers de vent obtenus par Internet nous disent que l'alizé portugais de nord cessera dès mercredi prochain. Notre propre observation nous indique qu'en cas de régime anticyclonique de vent nul, une brise de terre s'établit tôt et cesse en fin de matinée.



Jeudi 11 août.

  Départ de Sao-Jacinto à 2 heures du matin.
  La brise de terre nous porte durant une petite partie de la matinée et nous laisse ensuite.
  Le reste se fait au moteur
  Une forte odeur d'eucalyptus brûlé nous prend à la gorge et ne nous quittera plus jusqu'à Viana do Castelo que nous atteignons vers 18 heures.
  La journée a été grise, brumeuse comme jamais vue ici. L'atmosphère est lourde, même en mer... et cette odeur acre de fumée d'eucalyptus qui fait mal à la tête.

  A Viana do Castelo, des cendres retombent sur la ville. Nous ne pouvons apercevoir la basilique sur la colline. La chaleur est étouffante,  la visibilité réduite.
  Nous apprendrons que la forêt portugaise est la proie des flammes depuis une semaine. Incendies criminels, paraît-il !

  A 18 heures nous accostons dans le rio Lima, le long d' un ponton d'attente sur le fleuve devant l'entrée de la marina fermée par un pont piétonnier.
 
  Un ami vient à notre rencontre. C'est Antoine, du bateau Noordvaarder, rencontré  avec sa femme Marie-Claude à Santa Maria des Açores,  il y a deux ans.
  Nous prenons un verre de bon vinho verde blanc bien frais à son bord, puis nous partons explorer la vieille ville.






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  C'est notre dernière escale au Portugal. Demain nous quittons Viana pour les îles Cies à l'entrée de la ria de Vigo, en Galice.




Les ïles Cies (Galice)


Vendredi 12 août.

  Nous quittons Viana vers 11h30 et nous mouillons au sud de l'île de Faro devant une petite plage vers 19h. Le trajet s'est passé au moteur, dans une brume parfois épaisse et toujours chargée de la fumée des feux de forêts.

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L'air est froid, c'est ce qui produit la brume.
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  Le week-end du 15 août n'est pas propice à une visite tranquille de l'île du phare. Les touristes déferlent toute la journée. Il faut venir en semaine et hors saison pour goûter à l'île sauvage et à ses plages magnifiques.
  Cependant nous bénéficions des douches gratuites du camping et de la Wifi du parc national.
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Il y a deux ans, j'ai visité ces îles dans de meilleures conditions de temps et de saison. C'était en juin.

Voir ici au paragraphe : les îles Cies


Porto O Xufre (San Xulian de Arousa)


Lundi 15 août.

  Nous levons l'ancre vers 12h pour notre prochaine et peut-être dernière escale en Galice, l'île d'Arousa. Nous mouillerons au même endroit que Jaoul,  il y a deux ans, devant Porto O Xufre, le port de pêche du village de San Xulian.


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  La ria d'Arosa (en castillan) ou Arousa (en galicien), est un lieu producteur d'une excellente moule (mexillon esp. ou mejillon gal.).
Elle pousse sur des cordes suspendues à un cadre en bois posé sur des flotteurs, le viveiro.
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Les bateaux conçus pour l'exploitation des viveiros
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L'agréable baie sud de San Xulian qui contraste beaucoup avec la baie nord bien plus austère.
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...et toujours cette dichotomie entre la belle architecture galicienne ancienne et celle, moderne, rapidement bâtie avec des matériaux bon marché. Cette magnifique bâtisse sera-t'elle restaurée ou bien rasée laissant la place à ce genre d'immeuble vu dans la même rue ?
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Le phare de la Punta Caballo
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Une pêche artisanale près de là où Jaoul est mouillé.
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La traversée retour du golfe de Gascogne


Mercredi 17 août 2016.

  Depuis plusieurs jours, Armelle et moi étions dans l'expectative. Nous ne savions pas encore si nous allions partir plus tard et faire une escale à Camarinas.
  Nous nous demandions aussi comment revoir nos amis Armélita et Jean qui sont à Muros. Nous avions du mal à communiquer avec nos téléphones. Toutes ces questions se sont trouvé balayées par l'arrivée prochaine d'une dépression sur le golfe de Gascogne. Il n'était pas question pour nous de rater une si belle occasion de remonter vers la Bretagne à la voile et au portant en plus.
   
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  Il est 11h30 quand nous levons l'ancre pour sortir de la ria d'Arousa vent dans nez, donc au moteur.
  Sortis de la ria, nous mettons les voiles et tirons des bords contre un vent de noroît en attendant la dépression.


Jeudi 18 août.

  Une heure du matin.
  Marre de tirer des bords et puis, si la dépression passe plus haut, nous allons la rater.
  Alors moteur...
  Ca recommence !
  Il peine à démarrer, problème d'échappement bouché ou bougies de préchauffage non alimentées en électricité ?
  Et puis pas d'eau à l'échappement.
  Ca recommence, les emmerdes, les démontages et vérifications diverses sur le circuit de refroidissement... à une heure du matin, à genoux, penché, au dessus du moteur. Il fait nuit, pas de vent et la houle qui rend les mouvements du bateau pénibles et ceux de la main peu précis.

  Trois heures du matin.
Après avoir tout démonté, un dernier doute. Je démonte le filtre à eau de mer et prends un tuyau, l'engage dans la prise d'eau de mer et je souffle pour refouler l'eau. L'eau refoule bien et les bulles d'air remontent bruyamment contre la coque. La prise d'eau n'est pas bouchée.
  Nouvel essai.
  Ca crache enfin à l'échappement. Probablement une algue bouchait l'arrivée d'eau.
  Route directe au moteur.

  Trois heure de l'après-midi. Vu une baleine.
    Nous attendons toujours la dépression

  17h. La dépression enfin alors que nous ne voyons plus guère les côtes Espagnoles.
  Le vent portant.
  Nous ferlons la grand-voile et déroulons le génois. Nous coupons le moteur avec soulagement.


Vendredi 19 août.

  Zéro heure. Vent force 5 à 6. Vent arrière. Vitesse du bateau, 5,5 noeuds. C'est peu. Carène sale, je suppose ?
  Toujours l'odeur d'eucalyptus brûlé.


Samedi 20 août.

    Forte houle de sud-ouest.
    Des vagues passent par dessus le pont.

    Dans la matinée, le pilote automatique ne fonctionne plus.
    C'est mort !
    Reste à équilibrer le bateau. Barre tenue au vent par un bout et par un gros élastique taillé dans une chambre à air de camion pour le rappel sous le vent.
    Il embarde plus mais reste au bon cap.


Dimanche 21 août.

  On a fait des pointes de huit à neuf noeuds dans la nuit mais au matin, ça faiblit.
  Pronostic : Ouessant avant midi.
  Oui mais, la baie de Lampaul par vent de sud-ouest, c'est intenable non ?
  Ouessant à midi. Courant de vive-eau contraire.
  Nos bords de largue sont plats.
  Pas d'avancée significative avant 18 heures.
  Nous hésitons. Carentan direct ou arrèt à Molène ?
  Non. Batz, c'est mieux et sur la route ou presque.
  Moteur !


Lundi 22 août.

  5h40. On mouille devant Roscoff, à l'ouest de l'ïle Pigued.
  Petit somme.
  8h30. La marée.
  On lève l'ancre.
  10h30. Béquilles à poste dans Porz Kernok, pas loin de la cale dans le fond.
  Gros somme le reste de la journée.
  Puis encore la nuit qui suit.
  Repos.
  Repos encore.

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L'ïle de Batz


Mercredi 24 août.

  La coque n'est pas belle à voir.
 
Voilà ce qui freinait Jaoul, une épaisse couche de balanes sur toute la coque et le gouvernail.
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  Alors, on s'y met.
  Vautrés dans la vase, à gratter avec une spatule.
  Ca à duré deux heures.
  On est fatigué.
  On pue.
  On se rince au robinet en haut de la cale.

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  Puis on se promène dans l'île calme et simple.

Les ombres longues du soir sur la lande.
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C'est la troisième fois que je viens à Batz. Pour mieux connaître l'île, revenez donc sur ma navigation de l'année 2012.



Vendredi 26 août.

  20h. Je termine la mise à jour du site depuis notre remontée du Portugal.
  Nous allons quitter Batz dimanche pour rentrer à Carentan.
  Le vent sera au rendez vous, d'après les fichiers GRIB.



Le retour à Carentan


Samedi 27 août.

  Nous  partons aujourd'hui plutôt que demain parce qu'on annonce du vent favorable en fin d'après-midi et qui faiblira dimanche soir. C'est donc de cette aubaine que nous devons profiter.
  Il est 10h50 lorsqu'on part, c'est à dire juste après avoir pu relever et ranger la béquille tribord qui elle seule portait.

  Moteur jusqu'en fin d'après midi lorsque le vent s'établit soufflant d'ouest-sud-ouest.



Dimanche 28 août.

    Dès que Jaoul parvient à la hauteur de la moitié de Guernesey à tribord, le courant devient favorable. Je mets le moteur en appui des voiles pour forcer l'allure dans le but de franchir le raz Blanchard avant la renverse suivante.
    Bien nous en a pris. Car le courant nous remonte trop sous Aurigny nous faisant perdre du temps et nous obligeant à faire du 90° avant le raz et du 120° ensuite au niveau de Goury et du cap de Hague.
    Le jour se lève sur la Hague en même temps que le vent forcit sous les grains, nous obligeant à réduire la toile rapidement pour éviter le départ au lof qui a tendance à nous rapprocher des écueils.

  Il est 8h30 quand nous arrivons à Omonville-la-Rogue sous un fin crachin qui colle aux lunettes.

  Il fait bon aller au lit une fois amarré.

  15h30. C'est en pyjama, à peine réveillé que je consulte la table des courants.
  C'est maintenant qu'il faut partir.
  15h40, l'amarre sur la bouée est larguée.
   
  Bon vent et courant portant, nous visons Carentan pour ce soir.
  Nous révisons notre programme trop ambitieux et nous nous rabattons sur St Vaast-la-Hougue.

    21h. L'ancre tombe au bord du platier que signale deux bouées cardinales est.

    Une bonne nuit s'annonce sans obligation de réveil matinal. L'objectif étant de parvenir devant la porte de l'écluse de Carentan demain avant minuit.



Lundi 29 aôut.

    Nous traînons notre flemme avec délice car nous n'aurons du courant portant que cet après-midi. Alors, c'est inutile de lever l'ancre avant 2h de l'après-midi.
   
    Il fait beau et le vent souffle gentiment quand nous nous glissons entre les deux îles St Marcouf.

    Nous mouillons ensuite dans deux mètres d'eau dans la baie des Veys, à l'entrée du chenal de Carentan, pour attendre la montée des eaux.

  Puis, les pare-battages...
  ... les amarres des deux côtés du bateau.
  Deux bateaux anglais nous précèdent dans le chenal.
  Les écluses.
  A 20h10, Jaoul est amarré à sa place habituelle.

  Le lendemain, les copains.
  Nous échangeons nos émotions, nos souvenirs de l'été.




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Le bilan du voyage


  Armelle est ravie de son voyage à bord de Jaoul. D'ailleurs, elle a eu du mal à le quitter. Nous nous sommes très bien entendus durant ces presque trois mois de promiscuité.
  Elle a pêché quelques maquereaux et des orphies, du bouquet à Bryer, un fou de Bassan dans le golfe, moi rien.
  Nous avons parcouru 1750 milles environ dont beaucoup au moteur pour cause de trop beau temps.

La météorologie.
  Les îles Scilly sont difficilement atteignables en route directe depuis le Cotentin en été pour cause de vents dominants du secteur ouest et sud-ouest. En ce cas, il vaut mieux piquer sur la Bretagne pour remonter ensuite plutôt que de risquer de se coller sous la côte anglaise dont il sera difficile de se détacher.

  L'été, il est plus facile de remonter le golfe de Gascogne que de le descendre vu le sens de rotation des dépressions, leur positionnement et leur trajectoire.

  Les dépressions qui viennent lécher le Cap Finisterre alimentent un flux de nord qui descend le long des côtes portugaises. Difficile à remonter en été. Il faut alors profiter de la présence de l'anticyclone pour utiliser les brises thermiques qui naissent en milieu de nuit et cessent en fin de matinée.
  Début Août, s'installe une chape de brume sur les côtes ibériques qui dure le reste de l'été, empêchant ainsi la contemplation des paysages.

Les rencontres.
  Nous retiendrons l'accueil chaleureux de Miguel et de Marie-Louise, de Sousso et d'Elsa à Lage (Laxe), le partage avec Madalena à Porto, avec Antoine à Viana do Castelo.
  Nous avons vu une baleine et son panache à deux reprises.

Les lieux.
  Pour les promenades et les paysages, nous retiendrons ceux des îles Scilly, des îles Cies, la remontée de la rivière de Ponte da Porto au fond de la ria de Camarinas puis la baignade dans l'eau douce sous le soleil, la baie sud de San Xulian de Arousa.
  Pour les visites, celles de St Jacques de Compostelle, des rues d'Aveiro et du quartier du marché.
  Pour les marinas, celle du Club Nautique AVELA à Aveiro.
  Pour les beaux mouillages, celui du sud de l'île du phare de l'archipel des Cies, celui de Green Bay à Bryher, et Porz Kernoc sur l'île de Batz.

 
Le bateau.
  Jaoul a eu quelques avaries, de pompe à eau de mer, de levier de commande moteur, de coulisseaux de grand-voile disloqués qu'il a fallut réparer. Il reste à voir les charbons du guindeau électrique pour les changer, revoir l'alimentation du moteur et le préchauffage sources probables de sa difficulté à démarrer, puis  réparer ou changer le pilote automatique qui nous a lâché dans le golfe au retour.


La vie en mer.
  A part les réparations faites en mer, le plus difficile à vivre ce sont les traversées : 4 jours à l'aller en Espagne, 5 au retour. Ballottés durant ce temps, compenser les mouvements du navire, se concentrer pour ajuster nos gestes rendus peu précis, avec l'âge qui vient, c'est chaque année plus fatiguant.

  Le cabotage à la journée, en prenant son temps, est sûrement la manière de se ménager pour passer encore de belles heures à s'émerveiller du spectacle de la mer en mouvement.


    
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